Mini-Fastnet 2021

Mini-Fastnet 2021

MINI FASTNET édition BORDEAUX (via l’autoroute du soleil).

Aaah le Fastnet… ça faisait longtemps qu’on rêvait d’aller contourner ce mythique phare au sud de l’Irlande qui a connu tant de grandes histoires de marins. Malheureusement une mauvaise météo en Atlantique nord, et des règles sanitaires draconiennes en cas de débarquement à terre en Irlande (ce qui pourrait arriver à la suite d’une avarie par exemple) s’en sont mêlées.
L’organisation a donc décidé de nous faire partir sur un « parcours SUD » à peine plus court, avec pour objectif le contournement de la bouée BXA au niveau de l’estuaire de la Gironde, pas loin du phare de Cordouan.

/ Le départ

La baie de Douarnenez, ça parait anecdotique à l’échelle du parcours (on ne la distingue même pas sur la carte ci-dessus). Pourtant, avec peu de vent et quand on doit tirer des bords pour sortir, ça peut être trèèèèèès long.
On a mis 5h à s’en extirper et encore nous ne sommes pas les plus mal lotis car une zone sans vent au raz de sein est venue semer la pagaille dans le classement. On a réussi à y échapper de justesse et à 21h, on passe le raz de sein dans le top 10. Le vent finit par tomber, nous sommes dans la pétole la plus totale, uniquement portés par le courant. Cap au sud est, direction l’île d’Yeu.

/ La descente

Pour descendre vers l’île d’Yeu, on a eu du vent portant (de l’arrière) et très faible. Conditions sympa pour la vie à bord, le bateau est à plat, il fait beau et chaud. On en profite pour se cuisiner des bons petits plats : sachets Le Bon Bag et riz uncle Ben’s, un vrai plat gastronomique 😋. Coté négatif, il nous faudra 24h pour y arriver. Une nuit et une journée complète à jouer avec les bascules de vent pour essayer d’avancer au mieux. Nous avons du mal à comprendre le schéma tactique et dans ces conditions plus propices aux Pogo 3 qu’aux Maxi 650, nous perdons des places.

Nous arrivons à la tombée de la nuit à l’Ile d’Yeu et le vent qui a faiblit pour le premiers permet un petit regroupement de la flotte. 23h, nous passons l’île en 15ème position, puis on met le cap vers le point le plus sud du parcours : BXA.

Pour le bord suivant, les conditions deviennent un peu plus toniques ! Le bateau file au vent de travers en laissant derrière lui un sillage de plancton phosphorescent. On distingue clairement nos concurrents les plus proches dans la nuit chaude et étoilée et on commence à remonter des places.

Il est 13h30 lorsqu’on arrive à la bouée. Le vent est complètement tombé et c’est à nouveau un regroupement qui s’opère. Nous sommes 8ème, tout proche des premiers mais pourtant à notre vitesse (proche de 0…) ça pourrait prendre une éternité de rejoindre leur position. Pendant un moment, on se demande même si on va passer la marque.

/ LA REMONTÉE

Une fois la bouée contournée notre GPS nous indique la distance à la prochaine marque : 220 miles. C’est beaucoup. Surtout quand il n’y a pas de vent et que ça se passe au près !


Dans la flotte des bateaux de série, il y a deux types de bateaux qui se partagent les podiums depuis le début de la saison; les MAXI 650 comme Trompette et les POGO 3. Le début de la remontée est typique de cette bataille : devant un groupe de sept Pogo 3 et derrière, nous somme dans un groupe de cinq Maxi 650, en chasse.

La remontée nous prend environ 40 heures, et au début c’est plutôt le train-train, les premiers vont un peu plus vite et accroissent leur avance, il y a peu d’options tactiques, tout le monde va au même cap.
Sur la dernière nuit par contre, le jeu s’ouvre un peu et les options commencent à diverger. Tout le monde sur le pont. On est bien reposés, on a mangé, on se sent d’attaque pour faire une nuit blanche et essayer de remonter dans le top 5. La veille nous avions capté un bulletin météo par radio VHF qui annonçait un vent de nord proche de la côte. Ce n’était pas dans les prévisions de départ et on décide de jouer cette carte à fond, on quitte nos adversaires et on met le cap vers la côte. Un coup d’œil aux instruments du bord nous apprend que le vent est au 345°. On scrute cette valeur régulièrement en espérant qu’elle augmente, ce qui signalerait la bascule attendue. 345°- 346° 345°, la direction du vent ne varie pas. Commencent alors quelques heurs stressantes durant lesquelles on s’efforce de faire marcher le bateau le plus vite possible en attendant cette fameuse bascule. 345° – 348°, toujours pas de changement de direction du vent, on prie pour que la dame de la météo ne se soit pas trompée dans la lecture de son bulletin. 349° – 350° ah tiens ? ça bouge on dirait !
355° – 0° ça y est plus de doute, la bascule est là … miracle.

Cette bascule de vent nous permet de recoller au paquet de devant et nous passons la bouée de la chaussée de sein en 6ème position, à moins de 3 longueurs de bateau du 5ème et bord à bord avec le 7ème. après presque 4 jours de course c’est hallucinant. On attaque le dernier segment au contact et le couteau entre les dents, les conditions conviennent bien au bateau et on parvient à passer 2 bateaux sur les derniers bords pour terminer au pied du podium, 4ème, à 8 petites minutes de la deuxième place.

On est très content de la course, maintenant place à un peu de repos et à la préparation de la dernière course avant la Mini-Transat : la Mini Gascogna.

A bientôt

Léo & Romain.

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