Récit : La Pornichet Select 2021

Récit : La Pornichet Select 2021

Ça y est, je redescends un peu de cette incroyable course ! Premier podium en mini pour lancer la saison 2021… On ne pouvait pas rêver mieux ! 
C’était dur, c’était intense mais qu’est ce que c’était chouette. Retour sur la première course de la saison : la Pornichet select. 

Mercredi 28 Avril : J-3 avant la course

Il est 17h quand j’arrive sur Pornichet. Au programme de cette première soirée : validation des inscriptions et contrôle sécurité. L’objectif de ce dernier étant de vérifier qu’on a bien tout le matériel nécessaire à bord et que tout est en état de fonctionnement. Tout se passe sans encombre et c’est un petit soulagement car on se demande toujours si on a rien oublié, si tout fonctionne, etc..
Je récupère ensuite les clés de l’appartement dans lequel je vais loger les prochains jours : un logement prêté par la grand-mère de Pierre (le parrain du bateau) afin d’être dans les meilleures conditions de préparation. Un immense merci à elle ! 

Jeudi 29 Avril : J-2 avant la course

Le programme de ce jeudi sera assez tranquille. La journée commence par de la préparation de navigation afin de vérifier que l’on a bien marqué l’ensemble des dangers du parcours, inscrit les horaires de marée dans notre road book et fait tourné quelques routages.
En fin de matinée, je profite du calme d’avant course pour faire un point avec Julie qui m’accompagne en préparation mentale, afin de se rappeler les objectifs de la course, évacuer les petits points de stress et faire le plein de confiance. 
Avant la course, il est hyper important de partir les batteries pleines. Je profite donc des ces moments pour faire des siestes, me coucher tôt,…L’après-midi sera destinée à faire les dernières petites bricoles sur le bateau afin de n’avoir plus qu’a se concentrer sur la course vendredi et samedi. Après un chouette repas avec les copains du pole le soir, il est temps d’aller se coucher. 

Vendredi 30 Avril : J-1 avant la course

Après un bon petit déjeuner devant l’ordinateur pour faire tourner les derniers routages, je prend la direction du port afin de caréner le bateau. Un petit plongeon dans le port pour se réveiller afin d’avoir le coque la plus propre possible et le bateau est prêt ! 
Je prends ensuite la direction du supermarché afin de faire les dernières courses de produits frais avant de filer… A la sieste ! 
Nous prenons ensuite le temps avec Quentin, mon colloc’, ami et partenaire d’entrainement, d’échanger nos derniers routages, confronter nos points de vus afin de préparer la course au mieux. Il est 16h quand nous attaquons le briefing course avec Julien, notre coach, qui lui aussi nous présente le points clés du parcours. Ce briefing sera suivi par le briefing sécurité, organisé par la course cette fois-ci puis d’un petit repas avec les copains du pole. 
Il est 22h, je vais me coucher. 

Samedi 1 Mai : Jour J 

Ca y’est, c’est le grand jour. 
Après un bon petit déjeuner et un dernier check des sacs de vêtements et de nourriture a emmener, je file chez le copains du pole pour la mise a jour à de la stratégie avec le coach. Nous commençons en parallèle le briefing météo de l’organisation quand on apprend tout d’un coup que le parcours est complètement chamboulé. Toute la préparation des 2 derniers jours est à mettre à la poubelle, il faut se remettre dedans, s’adapter et vite. Nous parvenons à lancer un dernier routage afin de comprendre les éléments clés et partons sur l’eau. 

12h

Le vent n’est pas au rendez vous, le comité de course décide donc de décaler le départ.

13h

Ca y’est, la procédure est lancée. Le vent reste très faible et la ligne de départ semble favoriser un coté mais je ne suis malheureusement pas le seul à voir cette idée. Je me retrouve donc dans une grosse masse de bateau, ce qu’il faut absolument éviter dans ces conditions… Qu’a cela ne tienne, je ne prend pas un aussi bon départ que Quentin, qui mène la flotte à la première marque de parcours mais je parviens malgré tout à m’extirper du paquet et me retrouve dans le premier quart de la flotte, j’ai du pain sur la planche. 

16h

Je sais que le premier pavé de ce parcours sera le passage d’une cellule orageuse en fin d’après midi. N’étant pas en position de force, je me place du mieux possible pour aborder cette difficulté, ce qui me réussi plutôt bien puisque je parviens à raccrocher au top 10. Nous partons ensuite vers la pointe de Quiberon en alternant les zones ou le vent est quasiment nul et le moment de vent moyen à fort, propre à ces conditions orageuses. 

19h 

Après avoir passé une partie de l’après midi bord à bord avec mon cousin Antoine, je parviens à rattraper le groupe de tête.
Il est 19h30 quand l’événement du samedi, la tragédie, le calvaire, l’enfer, la catastrophe se produit… En ouvrant mon sac à nourriture, je me rends compte que le taboulé s’est renversé… Il y’en a partout ! Mon repas du premier soir sera donc une pomme au taboulé, du pain au taboulé, un yaourt au taboulé et des noisettes au taboulé. 

20h30
Nous prenons un petit raccourci à travers les cailloux avec Quentin qui nous permet de grappiller 2 nouvelles places ! Un super moment car nous avions préparé ce passage ensemble et nous vivons ce magnifique couché de soleil bord à bord. Je suis 4ème. 

22h30 

J’enroule la marque de parcours situé au niveau de Groix puis repart sous spi. Un petit manque d’anticipation me fait perdre une place, Brieuc est repassé devant moi, je suis 5ème. 

Dimanche 2 Mai : J+1 

00h00 

La nuit étoilée est magnifique, je glisse sous spi et garde un écart constant avec les autres. Belle-ile pointe alors le bout de son nez.
Juste avant d’arriver, je double Lennart et Seb qui ont malheureusement prit un casier ou un filet dans leur quille. C’est fou comme il y’a une part de chance ou de malchance dans ces courses… De nuit nous ne voyons rien et n’avons qu’a croiser les doigts pour ne rien se prendre, ce qui arrive parfois… 

02h00

Belle ile passée, je décide d’envoyer rapidement mon gennacker, afin de sortir rapidement des dévents de l’ile. Je le verrais plus tard mais ce choix s’avérera payant.

05h00

Je profite de ce bord tout droit pour dormir un petit peu, le bateau va vite, c’est l’allure à laquelle il va bien, ce qui me permet de doubler Brieuc  et passer à la 3ème place en revenant sur Léo, 2ème. 

« Qu’est ce qu’il veut lui ?
Pourquoi il me fonce dessus  ? »

Il est 5H30 quand je me réveille de ma petite sieste de 10minutes. En faisant un tour d’horizon, je vois un gros bateau éclairé en orange dans l’axe du bateau, je regarde mon AIS (petit radar de bord) mais je ne vois rien… Je retourne à la barre, le bateau n’a pas bougé.  , je m’interroge et commence à angoisser. Puis, peu à peu je le vois monter dans le ciel… C’était la lune…

07h00
J’approche de l’ile d’Yeu, je suis au coude à coude avec Léo sur qui je suis bien revenu pendant la nuit. C’est aussi à ce moment la que je croise le premier Hugo, qui a deja passé la balise et repart dans l’autre sens. Assez chouette de le revoir ! 

07h30

Nous passons la marque de l’ile d’Yeu avec Léo à 500m d’écart, je suis 3ème et c’est déjà génial mais j’ai le couteau entre les dents pour aller faire mieux. JM et Quentin ne sont vraiment pas loin derrière et je sais que la remontée au près dans le petit temps peut nous réserver bien des surprises ! Rien n’est joué. 

12h00

Nous avons passé toute la matinée au près dans du petit temps à attendre une bascule du vent, prévue pour le début d’après-midi. J’ai eu le temps de me reposer un peu mais maintenant ce n’est plus le temps de dormir. Cette bascule peut arriver à tout moment et il ne faut pas la louper. J’ai réussi à creuser un peu d’écart sur JM et Quentin mais Léo a lui aussi creusé l’écart. 

14h30 

Le vent tourne enfin, nous faisons route sur Belle-Ile, ca commence à sentir bon ! J’essaye de ne pas trop pensez au podium mais c’est pas simple, j’avoue… 

18h00 

Je passe la pointe sud de Belle-ile avant de partir vers les Birvideaux, avant dernière marque de parcours. Ce bord sera du près, l’allure que j’aime le moins en bateau. Je passe la pointe de Belle-ile un peu trop loin, ce qui fait que je n’ai pas un vent aussi favorable que j’aurais pu. La fatigue aidant, je me dit que j’ai fait une grosse erreur, que je vais perdre toute mon avance sur Quentin et JM.. Je suis dégoûté, je regarde l’AIS et les voit à 4 milles de moi. Ce n’est peut être pas si catastrophique que ca, j’ai encore de l’avance.

21h00 

Ce bord est interminable, c’est fou comme le temps est long quand le vent est dans l’axe du parcours. Je tire des bords en comptant centièmes par centièmes les milles qui me séparent des Birvideaux.

 23h00 

Je suis épuisé, j’ai très peu dormi depuis le début de la course et je n’ai qu’une peur, c’est que mes poursuivants me rattrapent. C’est fou comme on est plus du tout lucide dans ces cas la. J’ai l’impression qu’il peuvent me rattraper d’une minute à l’autre, sur une mauvaise manœuvre alors qu’ils sont à 1 heure derrière.  Je passe la dernière marque de parcours et m’empresse d’envoyer mon spi, toujours dans cette mentalité de peur de me faire rattraper. Forcement, tout est réuni pour que ca se passe mal et je perds mon sac à spi dans l’eau, rien de catastrophique mais c’est une petite alerte. Je suis tellement fatigué que je ne sais plus si je vais dans le bon sens ou non. Je me demande plusieurs fois si je vais bien vers Pornichet. 
La nuit étoilée est une fois de plus magique, quel kiff ! 

Lundi 2 Mai : J+2

01h00

Le vent tourne. Moi qui me faisait une joie de finir au portant, ca sera du près ! Pour changer…
Dernière petite galère, sur un enroulé de gennack et direction la ligne d’arrivée

06h40 

Après quelques bords en baie du Pouliguen, je franchis la ligne d’arrivée en 3ème position sur 64 bateaux de série avec un superbe levé de soleil. Un moment incroyable ! Je viens de signer mon premier podium en Mini ! 

Hyper content de cette place qui récompense le travail de fiabilisation et les nombreux entraînements de cet hiver.

Maintenant place au repos avant la Mini en Mai qui partira le 22 Mai !